J’habite au centre-ville de Chicoutimi depuis quelque mois et je pourrais vous dire que je ne reviendrai probablement jamais en quartier éloigné. Pour un gars qui n’a pas de char, on se sent bien d’avoir tout plein de services à proximité. Un des services que j’apprécie le plus, c’est le bar. Oui oui! Ça semble alcoolique comme point, mais en fait, je me sens bien là-bas. Pas spécifiquement à cause de l’alcool. Plus pour tous les liens que je peux développer avec ma communauté culturelle. Des liens qui sont cruciaux, on pourrait dire.
Si je vous en parle, c’est pour faire suite à ce qui s’est passé avec la saga du Divan Orange à Montréal. Pour certains, ce genre de bar n’est qu’un endroit comme tous les autres. Pour d’autres, comme le Gala de l’industrie musicale au Québec (GAMIQ), c’est plutôt le meilleur bar/salle de spectacle de l’année 2008, 2009 et 2010. C’est cette même salle de spectacle qui a reçu en tout plus de 10 000 $ d’amende, à cause du bruit, imaginez-vous! 10 000$$$!!!! On ne parle pas ici d’une compagnie comme Transcanada qui, à pareille date, a les moyens d’injecter plusieurs millions de dollars en relations publiques pour faire accepter leur projet d’Énergie Est. On parle ici d’une modeste entreprise qui investit dans la musique et la culture pour promouvoir les artistes de demain. C’est en partie grâce à eux que des groupes du Sag-Lac réussissent à percer à MTL. Le pire dans tout ça, c’est qu’ils sont situés sur une des artères principales de la métropole, soit le Boulevard Saint-Laurent. Du bruit là-bas, il y en a à profusion. Ce bruit, c’est la manifestation de l’activité que crée cette rue synonyme de développement et d’ouverture.
Je le répète. J’habite en centre-ville et je l’ai choisi. Ce n’est peut-être pas le plus bruyant, mais il fait partie intégrante d’un mode de vie actif qui ne ressemble en rien au métro-boulot-dodo. Et savez-vous quoi? Au centre-ville de Chicoutimi, les bars font du bruit eux aussi. Prenons comme exemple le Sous-Bois, qui s’est donné comme défi, dans le même esprit que celui de Montréal, de promouvoir les artistes moins connus malgré la pression économique qui vient de partout. Heureusement, pas de plaintes ne sont portées contre eux à ce jour et j’espère qu’ils n’en auront jamais. Ceci étant dit, avant même de déménager, je savais que j’aurais du bruit le soir. Mais au final, j’échangerais n’importe quoi pour ne pas subir le bruit des « banlieues ». Un bruit caractérisé par les foutues tondeuses qui me réveillaient chaque matin à partir de 8 h. Mouais… c’est pourquoi je plains ceux qui se plaignent.
— Alexandre Bédard
Bon texte Alexandre !